Jules Laforgue
1860 – 1887
Le Sanglot de la terre
Poèmes contemporainsdu «Sanglot de la Terre»
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SIESTE ÉTERNELLE
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Le blanc soleil de juin amollit les trottoirs.Sur mon lit, seul, prostré comme en ma sépulture(Close de rideaux blancs, oeuvre d'une main pure),Je râle doucement aux extases des soirs.
Un relent énervant expire d'un mouchoirEt promène sur mes lèvres sa chevelureEt comme un piano voisin rêve en mesure,Je tournoie au concert rythmé des encensoirs.
Tout est un songe. Oh! viens, corps soyeux que j'adore,Fondons-nous, et sans but, plus oublieux encore;Et tiédis longuement ainsi mes yeux fermés.
Depuis l'éternité, croyez-le bien, Madame,L'Archet qui sur nos nerfs pince ses tristes gammesAppelait pour ce jour nos atomes charmés. |