Jules Laforgue
1860 – 1887
Le Sanglot de la terre
Poèmes contemporainsdu «Sanglot de la Terre»
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ENCORE CET ASTRE
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Espèce de soleil! tu songes: – Voyez-les,Ces pantins morphinés, buveurs de lait d'ânesseEt de café; sans trêve, en vain, je leur caresseL'échine de mes feux, ils vont étiolés! –
– Eh! c'est toi, qui n'as plus que des rayons gelés!Nous, nous, mais nous crevons de santé, de jeunesse!C'est vrai, la Terre n'est qu'une vaste kermesse,Nos hourrahs de gaîté courbent au loin les blés.
Toi seul claques des dents, car tes taches accrues,Te mangent, ô Soleil, ainsi que des verruesUn vaste citron d'or, et bientôt, blond moqueur,
Après tant de couchants dans la pourpre et la gloire,Tu seras en risée aux étoiles sans coeur,Astre jaune et grêlé, flamboyante écumoire! |