Jules Laforgue
1860 – 1887
Le Sanglot de la terre
Poèmes contemporainsdu «Sanglot de la Terre»
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SUR L'HÉLÈNEDE GUSTAVE MOREAU
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Frêle sous ses bijoux, à pas lents, et sans voirTous ces beaux héros morts, dont pleurent les fiancées,Devant l'horizon vaste ainsi que ses pensées,Hélène vient songer dans la douceur du soir.
«Qui donc es-tu, Toi qui sèmes le désespoir?»Lui râlent les mourants fauchés là par brassées,Et la fleur qui se fane à ses lèvres glacéesLui dit: Qui donc es-tu? de sa voix d'encensoir.
Hélène cependant parcourt d'un regard morneLa mer, et les cités, et les plaines sans borne,Et prie: «Oh! c'est assez, Nature! reprends-moi!
Entends! Quel long sanglot vers nos Lois éternelles!»– Puis, comme elle frissonne en ses noires dentelles,Lente, elle redescend, craignant de «prendre froid». |