Christine de Pizan
vers 1364 - vers 1431
L'Avision de Christine
La seconde partie
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XIXDes nobles que lombre dieque elle decoit
Des nobles qui suivent les armes sont ilz point que tu cuides par moy deceus. Certes si sont souventefoiz pluseurs ya. Car ie les fais abuser du fait des armes. par ce quilz ne scevent ou ne vuellent savoir les propres termes lesquelz sont teiz. Il ne loit point a nul sarmer pour aler en bataille ne se combatre fors pour certaines causes. Cest assavoir pour la loy de dieu contre les mescreans ou herites contraires a la foyItem pour deffendre leglise/ son prince son pays/ sa terre/ le bien publique le droit des ignocens. Et ses propres choses. et autrement nest loy qui le permette ne nest bataille iuste et sanz dampnacion Or y prens garde se de tous ceulx qui sarment sont droitturierement ces poins gardez et se nulz y vont sus mauvaises querelesBataille que tu le saches iustement faitte est premise de droit divin et du droit des gens qui nest autre chose meismes ce dit la loy. quentencion de remettre a droit par force darmes chose par autrui desraisonnablement quontendue. si ne regarde de sa nature ne mes retorner droit a droit et faire convertir guerre en paix. Ne les maulx qui fais y sont/ de la nature de *bataille ne sont mie ains par mauvais usage a coustume en guerre sont fais/ et que batailles en iustes causes soient de dieu premises appert/ en pluseurs pars de lescripture. Sicomme il ordena a un homme nomme Jhus comment sa bataille establiroit/ et que une embusche faist pour surprendre ses anemis/ Et de ce dient voz docteurs que dieux est vainqueur et ordeneur des batailles comme par pluseurs fois est apparuMais ceulz a qui ie fais faire armes perilleuses et sanz raison et leur donne a croire que grant honneur leur sera pour lamour de leurs dames sanz visiere ou un bras nu ou descouvers daucuns de leurs hernois ou en aucun autre peril emprendre fait contre un autre a qui nont nul contems je les decois et pareillement ceulx qui telz armes leur acceptent et a eulx se couplent. |