Christine de Pizan
vers 1364 - vers 1431
L'Avision de Christine
La seconde partie
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IXEncore des oppinions
Pitagoras disoit les esperes qui sont menees ou ciel estre .x. combien que tant seulement .ix. en soient apparens. Cest assavoir .ix. comprises par les mouvemens des planetes/ luitiesme par le mouvement des estoilles et la .ix. par le mouvement iournal qui est le premier mouvement mais pitagoras adiousta la .X e. anthixtonan cest adire menee au contraire des mouvemens et par consequent sonnant contrairement Car comme il mist et aussi le mirent plusieurs autres que des mouvemens des esperes du ciel se feissent armonies. Car comme ilz consider rassent que naturelment noz pensees/ lesquelles ilz mettoient de nature celeste/ se resioissent de sons qui sont par mesure ordenez considerans aussi que tous sons sont de mouvemens causez. Car sanz mou*vement nul son ne seroit fait voians ou ciel esperes et cercles de diverses grandeurs proporcionees/ les unes vers les autres ce leur sembloit par moult nobles mesures et meues aussi de movemens convenables a elles ymaginans par ces choses ou ciel estre grans melodies lassus ilz affermoient estre perfaicte musique/ et celle de ca bas estre dirivee de celle de la sus/ Et ainsi selon ceste leur ordenance le mouvement iournel qui va dorient en en occident au contraire des autres seroit en lespere .X e. et la .ix e. seroit celle. laquelle si mouvroit toutes les esperes basses au contraire du premier mouvementpitagoras et ceulx de sa secte par lui instruis mettent les principes des choses encheans es causes dessus dittes. Si mettent nombres ainsi que matere et principe des choses/ et les passions des nombres ainsi comme les passions ou les abiz des choses/ Si que nous entendions par passions accidens legierement passibles et par abiz accidens permanens sicomme ilz mettoient que la passion daucun nombre selon laquelle il est dit pareillement per estoit principe de iustice pour lequalite de sa division/ Car tout nombre qui eqnalement se divise par egales moitiez. Sicomme .viii. se divise en deux. .iiii. et .iiii. / et .ii. et .ii. et .ii. unites/ et pluseurs autres par semblable maniere yceulz il disoient principes de iustice/ Et par semblable maniere les autres accidens des choses ilz assimiloient aux accidens des nombres et mettoient les principes des nombres per et non per pour ce que celles sont leurs premieres differences mais le nombre per ilz mettoient estre le principe dinfinite/ Et le nombre non per estre principe aux choses lesquelles sont fenies/ sicomme plus plainement il appert declairie sus le .iii e. de phisiques/ Cest assavoir que le nombre per semble estre convenable a division/ Et pour ce infinite *par especial se semble ensuivre a la division des choses continuees/ Et le nombre non per si a le per soubz lui/ et encore unite laquelle est cause de indivision/ Et aussi prenoient ilz que les nombres non pers adioustez par ordre lun a lautre retienent la figure des quarres nombres/ Mais les pers varient leurs figures sicomme troys adioustes avec un qui est le principe des nombres causent ce nombre quatre/ le premier de tous nombres quarrez. Car .ii. fois .ii. font quatre/ Et de rechief cinq qui apres quatre est le premier non per adiouste avec .iiii. fait neuf/ qui est le second quarre car .iii. fois .iii. font .ix. Et encore adiouste .vii. a .ix. font .xvi. qui est le tiers quarre/ Car .iiii. fois .iiii. font .xvi. Et apres adiouste .ix. avec .xvi. font .xxv. qui est le quart quarre/ Et ainsi de tous autres/ mais se le nombre de .ii. qui est le premier nombre per est adiouste a .vii. il constitue nombre triangulier. Cest assavoir .iii. et se a lui estoit adiouste .iiii. qui est le second per il constitue .vii. qui na telle figure/ Et ainsi les nombres pers adioustez aux quarrez ne gardent point une meisme figure/ Et pour ceste raison leur attribuoient infinite et aux non pers finite/ Et pour ce que finite si segnefie fourme a qui compete lactive vertu/ Et infinite en depart la matere a qui compete passibilite pour ce les nombres pers ilz disoient femelles et les masculins non pers/ Et de ces .ii. diversitez per et non per feni et non feni non pas seulement ilz constituoient nombre mais aussi unite/ Car unite disoient ilz est per et non per en vertu pour ce que toutes differences de nombres en vertu convient a unite/ Car toutes se retournent en elle et elle en nesune/ Car combien que unite de fait ne soit pas aucun nombre toutefois disoient ilz en vertu elle est un *chascun nombre la mettoient ilz constitue de per et de non per/ et tous nombres constituez delle/ Et mettoient le ciel et toutes choses sensibles estre faittes de nombres/ Et yteles estoient lordre des principes quilz mettoient |