Christine de Pizan
vers 1364 - vers 1431
L'Avision de Christine
La seconde partie
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VIIILes contredis daristoteaux autres philosophes
Aristote qui long temps fu apres. Ou quel ie fus tres vraye et certaine par le moyen de son noble engin et entendement qui moy et mes filles attray les plus soubtilles impugna thales et les autres poetes non mie impugna en tant comme pouetes mais en tant que ilz semblent philosophes et sont hors de verite. aussi recite il dyppones lequel sicomme il meismes recite sur le livre de lame fu de tres rude engin. Car il mettoit lame des bestes et des hommes estre yaue. Cestui dist il suivi du tout thales sanz lui riens adiouster/ et pour ce dist il nulle louenge ne nul pris nen doit recepvoirA autres philosophes je dis et fis acroire que lair estoit principe de toutes choses. Sicomme a dyogenes et anaximenes/ et disoient que lair estoit premier de leaue/ et principe de toutes choses. Cest assavoir des elemensSi est assavoir que .ii. anaximenes furent et touz deux philosophes. Cest assavoir lun du temps daristote et de cestui il nentent pas yci. Mais cestui anaximenes dont il fait mension fu disciple danaxamandra qui disciple avoit este de thales devant dit/ et cestui anaximenes et anaxamendra furent du temps que cyrus conquist le royaume de mede/ et transporta aux persens ou temps de la destruccion du temple de Jhrusalem. En ce temps cy aussi cest assavoir ou temps danaximenes regnoit tarquin lorgueilleux le .vii e. et derrenier roy de romme. cellui qui fut chacie pour tarquin son filz qui viola lucrece. Cellui aussi fu disciple danaximenes Toutefois tant de difference ont ilz quanaximenes mettoit lair simplement principe se non en tant *que compose il fust avec raison divine Et de ce vint une opinion qui est recitee sur le premier de lame/ Et la raison puet estre fu tele qui les mouvoit car ilz veoient que par respiracion dair la vie de pluseurs animaulx au moins du plus des bestes est sauvee/ et sanz air elle est adnichillee/ Et aussi car ilz veoient par imitacion et ensuite de lair varier les generacions et les corrupcions des herbes et de pluseurs des chosesDeux autres philosophes cest assavoir ypasus et eraclitus mirent le feu estre principe et matere des choses et puet estre furent meus ad ce pour la soubtillete et noblece quil a. Car meismes pour ce quilz le veoyent luisant et monter contre mont ilz cudoient le ciel estre de feu. Cestui eraclitus pitagoras democritus et anaxagoras et pluseurs autres furent touz en un temps. Cest assavoir ou temps que prophetisoient en ludee aggenus zacharias et malechias/ ou temps du dit cyrusCestui eraclitus si comme il avoit opinion ou feu quant aux principes et causemens des choses ainsi comme on lit fu tout le premier de tous les ancians qui par maniere dart trouva deviner ou feu. Et celle art que on dit pyromancie Et sicomme on lit en aucuns tractiez delie/ lui long temps aincois pronostiqua la desolacion de babiloine la cite devant que elle fust avenueAinsi diversement mirent yceulz le principe de matere. Cest assavoir dyaue dair et de feu en y adioustant le quart element. Cest assavoir la terre. Ilz en disoient toutes choses causees/ et les disoient estre incorruptibles et ingenerables si comme faisoient ceulx qui mirent un principe. Mais il mettoit que par lassemblement dentre eulx selon diversite de plus ou de moins se causoient les diversitez des choses qui se *fontDont combien que anaxagoras fust ainsne de empedocles en temps/ toutefois fu il plus novice en savoir/ Car comme un chacun abrigier doye a son povoir les principes des choses par quoy moins en deubst avoir mis que ne fist empedocles lequel en mettoit trop sicomme plus plainement il appert ou premier de phisiques. Cestui encore pour les accroistre les mist infinis. cest assavoir/ car il disoit les elemens et toutes choses estre faittes dinfinies petites parties lesquelles il mettoit estre les drois principes/ et mettoit les choses estre engendrees et corrompues par congregacion et disgregacion. Cest adire par assemblement et desassemblement dycelles nautrement ycelles ne pouriss- sent. Aincois pardurablement demeurent/ dont par les choses ia dittes/ Aristote conclut que par anaxagoras et par les opinions des iadis philosophes on ne puet autre chose cognoistre fors seulement la cause de matere |