Jules Laforgue
1860 - 1887
Le Sanglot de la terre
3° POEMES DE LA MORTVARIATIONS SUR LA MORT
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[MISÈRE]MÉDIOCRITÉ
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Dans l'Infini criblé d'éternelles splendeurs,Perdu comme un atome, inconnu, solitaire,Pour quelques jours comptés, un bloc appelé TerreVole avec sa vermine aux vastes profondeurs.
Ses fils, blêmes, fiévreux, sous le fouet des labeurs,Marchent, insoucieux de l'immense mystère,Et quand ils voient passer un des leurs qu'on enterre,Saluent, et ne sont pas hérissés de stupeurs.
La plupart vit et meurt sans soupçonner l'histoireDu globe, sa misère en l'éternelle gloire,Sa future agonie au soleil moribond.
Vertiges d'univers, cieux à jamais en fête!Rien, ils n'auront rien su. Combien même s'en vontSans avoir seulement visité leur planète. |