Jules Laforgue
1860 - 1887
Le Sanglot de la terre
3° POEMES DE LA MORTVARIATIONS SUR LA MORT
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LES TÊTES DE MORTS(Sonnet)
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E più tu ridi perchè taci e sai.
Soyons, oublions tout, la raison trop bornéeEt le coeur trop voyant; les arguments apprisComme l'entraînement des souvenirs chéris;Contemplons seule à seul, ce soir, la Destinée.
Cet ami, par exemple, emporté l'autre année,Il eût fait parler Dieu! – sans ses poumons pourris,Où vit-il, que fait-il au moment où j'écris?Oh! le corps est partout, mais l'âme illuminée?
L'âme, cet infini qu'ont lassé tous ses dieux,Que n'assouvirait pas l'éternité des cieux,Et qui pousse toujours son douloureux cantique,
C'est tout! – Pourtant, je songe à ces crânes qu'on voit.– Avez-vous médité, les os serrés de froid,Sur ce ricanement sinistrement sceptique? |