Jules Laforgue
1860 - 1887
Les Complaintes
1885
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À PAUL BOURGET
En deuil d'un Moi-le-MagnifiqueLançant de front les cent pur-sangDe ses vingt ans tout hennissants,Je vague, à jamais Innocent,Par les blancs parcs ésotériquesDe l'Armide Métaphysique.
Un brave bouddhiste en sa châsse,Albe, oxydé, sans but, pervers,Qui, du chalumeau de ses nerfs,Se souffle gravement des vers,En astres riches, dont la traceNe trouble le Temps ni l'Espace.
C'est tout. À mon temple d'ascèteVotre Nom de Lac est piqué:Puissent mes feuilleteurs du quai,En rentrant, se r'intoxiquerDe vos aveux, ô pur poète!C'est la grâce que j'me souhaite. |