Jules Laforgue
1860 - 1887
Les Complaintes
1885
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COMPLAINTEDES DÉBATS MÉLANCOLIQUESET LITTÉRAIRES
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On peut encore aimer, mais confier toute son âme est un bonheur qu'on ne retrouvera plus. Corinne ou l'Italie.
Le long d'un ciel crépusculâtre,Une cloche angéluse en paixL'air exilescent et marâtreQui ne pardonnera jamais.
Paissant des débris de vaisselle,Là-bas, au talus des remparts,Se profile une haridelleConvalescente; il se fait tard.
Qui m'aima jamais? Je m'entêteSur ce refrain bien impuissant,Sans songer que je suis bien bêteDe me faire du mauvais sang.
Je possède un propre physique,Un coeur d'enfant bien élevé,Et pour un cerveau magnifiqueLe mien n'est pas mal, vous savez.
Eh bien, ayant pleuré l'Histoire,J'ai voulu vivre un brin heureux;C'était trop demander, faut croire;J'avais l'air de parler hébreux.
Ah! Tiens, mon coeur, de grâce, laisseLorsque j'y songe, en vérité,J'en ai des sueurs de faiblesse,À choir dans la malpropreté.
Le coeur me piaffe de génieÉperdument pourtant, mon Dieu!Et si quelqu'une veut ma vie,Moi je ne demande pas mieux!
Eh va, pauvre âme véhémente!Plonge, être, en leurs Jourdains blasés,Deux frictions de vie couranteT'auront bien vite exorcisé.
Hélas, qui peut m'en répondre!Tenez, peut-être savez-vousCe que c'est qu'une âme hypocondre?J'en suis une dans les prix doux.
Ô Hélène, j'erre en ma chambre;Et tandis que tu prends le thé,Là-bas dans l'or d'un fier septembre,Je frissonne de tous mes membres,En m'inquiétant de ta santé.
Tandis que, d'un autre côté.... |