Walter Benjamin
1892 - 1940
Charles Baudelaire,Tableaux Parisiens
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LES AVEUGLES
Contemple-les, mon âme; ils sont vraiment affreux!Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;Terribles, singuliers comme les somnambules;Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.Leurs yeux, d'où la divine étincelle est partie,Comme s'ils regardaient au loin, restent levésAu ciel; on ne les voit jamais vers les pavésPencher rêveusement leur tête appesantie.Ils traversent ainsi le noir illimité,Ce frère du silence éternel. O cité!Pendant qu'autour de nous tu chantes, ris et beugles,Éprise du plaisir jusqu'à l'atrocité,Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu'eux hébété,Je dis: Que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles? |
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DIE BLINDEN
Betrachte sie, mein Herz; sie sind ein Grauen!Den Gliederpuppen ähnlich; grundlos komisch;Wie Somnambulen sind sie physiognomisch:Wohin ergeht nur ihr umwölktes Schauen?Ihr Augenpaar aus dem der Funke wichBlieb mit fernspähender GeberdeGeöffnet stehn; nie sieht man sie zur ErdeDas Haupt gewendet und versenkt in sich.Sie gehn durchs grenzenloseste VerliessDen Bruder ewgen Schweigens. O ParisWo wir uns vom Gejohl begraben findenDu welches Brunst zur Bestie werden ließSieh her! so schleich auch ich! doch nahm mich diesOft Wunder: Was verrät sich Dort den Blinden? |