Michel de Cubières
1752-1820
Épître aux Mânes de Dorvigni
1813
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ÉPÎTRE
AUX
MÂNES DE DORVIGNI.
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Du célèbre Vadé moderne imitateur,Et des lois de Bacchus fidèle observateur,Toi dont la muse vive, aimable, originalePeignit les Porcherons, les faubourgs et la halle, |
5 | Salut, bon Dorvigni! que tes mânes en paixJouissent d'un repos que tu n'obtins jamais!
L'auteur de Siphilis dans les murs de Véronne 1)Conquit après sa mort la plus noble couronne.Que dis-je? une statue, et l'on y voit encor |
10 | Sur le marbre vivant les traits de Fracastor.Le pieux voyageur au tombeau de VirgileVa cueillir un laurier qui n'eut rien de fragile, 2)Qui sous un verd feuillage appelle le zéphir,Et qui, tous les printemps, se plaît à refleurir |
15 | Pour offrir au poëte un abri tutélaire.Houdon rendit la vie au sublime Voltaire. 3)Mânes de Dorvigni, que ne puis-je, à mon tour,Vous rendre l'existence et la clarté du jour!Mais pour vous honorer en vain je le désire; |
20 | Les Frérons d'aujourd'hui répandant la satyre,De l'auteur qui n'est plus profanent les lambeauxEt dardent leur venin jusque sur les tombeaux. [6]
Ah! qu'il vaudroit bien mieux, renonçant aux injures,Se battre à coups de verre et non pas de brochures! |
25 | Avec toi, Dorvigni, j'ai mille fois trinqué,Et ton vieux Apollon n'en fut jamais choqué.Tu m'as chéri long-temps, c'est mon titre à la gloire.
Je n'aime point le vin pour le plaisir de boire,Et tu me ressemblois: à table réunis, |
30 | Nous buvions, nous chantions avec quelques amisQui nous accompagnaient dans ces courtes folies,Qui nous menoient par fois des dames très-polies,Et, sans nous enivrer, nous rentrions le soir,Non pas de vin gorgés, mais pleins du doux espoir |
35 | De tous nous retrouver au lever des étoiles,Pour déployer nos curs et nous montrer sans voiles.Il faut user du vin ainsi que des amours,Ni pas assez ni trop, pour filer de longs, jours.C'est le secret de l'homme enfant de la nature |
40 | Et qui vit sans orgueil comme sans imposture:Tel tut Anacréon, poëte renommé,Des buveurs de la Grèce à bon droit estiméEt dont le dieu Bacchus coloroit le visage.Si trop boire est d'un fou, boire assez est d'un sage; |
45 | C'est le terme moyen: les médians par malheurConfondent chaque jour l'ivrogne et le buveur.
Où Piron toutefois puisoit-ils ces sailliesQue le bon Rigoley jadis a recueillies? 4)N'est-ce pas dans le vin qu'il buvait largement |
50 | Et qui le fit passer pour un homme charmant?Tu connus ce grand maître et tu fus son élève:La bouteille te plut et non jamais le glaive.Piron et Dorvigni, pacifiques auteurs,Qui peut vous refuser des lauriers et des pleurs? [7]
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55 | Boileau fut très-sévère et personne n'ignoreQu'il me blâmeroit fort s'il écrivoit encore:Ce Boileau cependant, l'ennemi de Faret,Jadis avec Chapelle allait au cabaret.Mais revenons à toi: ton Zoïle barbare |
60 | Te nomme libertin, ivrogne, même avare.Avare! je t'ai vu pauvre comme Arlequin,Secourir noblement la veuve et l'orphelin:Je t'ai vu sur leur sort verser de douces larmes,Et de la Vierge en pleurs méconnoître les charmes.
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65 | On a beau t'insulter encor après ta mort,On a beau t'accabler des armes du plus fort,Ta vertu fut connue, et la probité sainteDe ton logis modeste environna l'enceinte;Hélas! tu naquis pauvre et pauvre tu vécus; |
70 | La gloire te suivit et non pas les écus.Et quel est l'homme en France, armé d'un caractère,Fût-il Rousseau, Buffon, même le grand Voltaire,Dorvigni, réponds-moi, quel est l'homme indigentQui ne soit pas un sot lorsqu'il n'a point d'argent? |
75 | La richesse fait tout: cette épître badineS'adresse moins à toi qu'aux messieurs où l'on dîne.
Lorsque ce bon Louis, le quinzième du nom,Accueilloit Pompadour, Lekain et la Clairon;Il aimoit à dîner: au retour de la chasse, |
80 | Il croquoit la perdrix, dévoroit la bécasse;Mais il toléra tout, et son règne fut telQue plus d'un apostat s'y rendit immortel.Diderot et Voltaire en diroient quelque chose:Le dévot d'aujourd'hui légèrement en glose. |
85 | Il n'en faut pas conclure avec sévéritéQue ce roi n'aima point les arts, la vérité. [8]Ce roi fut libertin, buveur comme tant d'autres;Mais la philosophie et tous ses vrais apôtresTrouvant dans sa belle ame un véritable appui, |
90 | Esmenard eut grand tort de mal parler de lui. 5)
Soyons justes pourtant: j'ai connu La Louptière, 6)Le petit Poinsinet, Garnier et La Morlière;Ces auteurs dédaignés par le public d'alors,Faisant pour arriver d'inutiles efforts, |
95 | Et mettant vainement leur muse à la torture,Labourèrent le champ de la littératureSans produit, sans honneur, même sans revenu;Chacun d'eux s'en alla comme il était venu,Du vieux temps au nouveau, ciel! quelle différence!
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100 | Les Poinsinets du jour sont les dieux de la France:Un souffleur de théâtre, un commis, un laquais,A l'Opéra-Comique obtiennent des succès;Et de-là descendant jusques au Vaudeville,Y portent le tribut de leur plume servile, |
105 | Se font louer, prôner par quelques jeunes sots,Et comme ils sont eux-même inspecteurs des journaux,Ordonnent au pacha du Journal de l'EmpireD'applaudir gravement leur burlesque délire,Ruinent leur libraire, et le cabriolet |
110 | Roulant dans tout Paris leur bel esprit follet,Sur ses petits lauriers leur tourbe se repose, 7)Et comme Pompignan croit être quelque chose:Elle croit de Voltaire égaler les travaux.
Des faiseurs d'opéras et de chants nuptiaux, |
115 | Pour gagner un peu d'or et point de renommée,Tourmentent leur esprit qui s'exhale en fumée.Chez les petits d'hier où chez les grands du jourIls colportent leur haine ainsi que leur amour. [9]Ils disent: tel auteur n'est qu'un sot en trois lettres; |
120 | Au lieu de petits vers il fait des hexamètres:Mais ces nobles messieurs, nobles par leurs écus,Ne vivent pas toujours ainsi que tu vécus.On a vu quelquefois tituber leur génie.Tituber! quelle horreur! ce mot sans harmonie |
125 | Annonce que je suis un auteur suranné,Et par Urbain Domergue à bon droit condamné. 8)
Vive donc Taconet! cet auteur fut unique, 9)Buveur, loyal, honnête et digne acteur comique;En jouant parfois ivre, il fut nommé divin, |
130 | Et disoit: Rien n'est bon si l'on ne boit du vin.Il pensoit mieux encore étant à l'agonie;Son confesseur lui dit: Vous avez du génie,Vous êtes bon auteur, bon acteur, bon buveur;Mais vous êtes malade, et du ciel la faveur |
135 | Ne s'accorde qu'à ceux qui, pleins de repentance,A leurs derniers momens font un peu d'abstinence:Il faut, pour vous sauver, que vous buviez de l'eau.– De l'eau! je la déteste. – Eh bien! dans le tombeauSoyez prêt à descendre et dites vos prières. – |
140 | Taconet répondit en r'ouvrant les paupières:Ah! je vois bien qu'il faut où le destin m'a misSe réconcilier avec ses ennemis.
Taconet but de l'eau mêlée à l'émétique,Ce qui le sauva moins que le Saint Viatique; |
145 | Exemple mémorable et qui prouve d'autantQu'on ne boit point de l'eau sans mourir à l'instant. 10)
Mais, Dorvigni, pardonne: on dit qu'il fut ton père,Ce Louis dont le règne eut un cours si prospère,Et qui, grâce à Fleuri, ministre et cardinal, |
150 | Vit du doux molinisme allumer le fanal. [10]Plébéien ou marquis, entre nous, peu m'importe;J'attache peu de gloire aux titres qu'on colporte,Et celui d'honnête-homme est à mes yeux sacré:Tu fus toujours honnête et jamais décoré. |
155 | Suger n'eut point d'ayeux, on le respecte, on l'aime.D'Alembert fut bâtard, il se créa lui-même:Comme lui tu le fus; votre esprit noble et fortVous a fait triompher des caprices du sort.Non, on ne te vit point, effronté parasite, |
160 | Aux Crispins en crédit prodiguer ta visitePour obtenir l'honneur de bien dîner chez eux.Au malheur résigné tu fuyois les heureux,Et ton ame élevée; en dépit de la gêne,Au milieu de Paris promena Diogène. |
165 | Ami, le peuple est tout, on ne peut rien sans lui;Je l'ai dit autrefois, je le dis aujourd'hui.La bonne compagnie a pensé le contraire,Et je suis de l'avis de Rousseau, de Voltaire.
Leur avis est le tien; mais les adulateurs |
170 | Elèvent jusqu'aux cieux les modernes acteurs;Et pour être applaudi par le Valet-de-chambre,Chez monseigneur le duc ils vont faire anti-chambre:Tu devois imiter ces vieillards de trente ansQui, d'esprit dépourvus même dans leur printemps, |
175 | Surprennent les meneurs de nos académies,Grâces aux doux billets de leurs douces amies.Il falloit voir Eglé, Philis et DuchesnoisEt faire par Dusault célébrer tes exploits, 11)Il falloit même un peu se montrer à l'église, |
180 | Lieu charmant où jamais un auteur ne se grise,Et d'où Châteaubriant, des bigots encensé,Ne doit point revenir sans s'être confessé.
Il falloit; mais que dis-je? A quoi sert ma semonce?Ma demande est perdue ainsi que ta réponse. [11] |
185 | Pluton, l'inexorable, entre nous deux a misLe rempart qui peut seul séparer les amis;Et quel malheur pour nous qu'une immense barrièreNe me permette point de r'ouvrir ta paupière!Que tu verrois le monde horriblement changé! |
190 | Tout n'est plus maintenant qu'erreur et préjugé.Voyant ton habit simple et ton simple langage!On dirait: c'est un rustre échappé du village.Mais laissons-là tes murs et voyons tes écrits.
Momus te distingua parmi ses favoris, |
195 | Et tu fus gai toujours dans les uvres diversesQu'exposa le parterre à de rudes traverses.
On se rappelle encore Jocrisse et les succès 12)Qu'il obtint à deux pas du Théâtre Français.En ces temps signalés par la fausse décence, |
200 | Les dames de la cour auroient fui ta présence.Sur la scène comique en proie à Marivaux,Du sublime Corneille on siffloit les travaux;Et Dorat et Rochon fournissoient des modèlesDe ces vers brillantes qui charment les ruelles. |
205 | Molière étoit trop gai pour être du bon ton:Et l'Opéra-Comique étoit un vrai sermon.Je dirai plus, ami, j'ai vu le bon SedaineFaire pleurer Paris quatre fois la semaine,Et Clairval-Montauciel attirer au bureau |
210 | Et le riche et le pauvre et le poëtereau.Concentré dans le sein de la Métromanie,Tu fuyais de la Cour la grande compagnie:Dans tes cadres divers tu ne la peignis pas;Il falloit des crayons plus fins, plus délicats, |
215 | Pour saisir en courant, la douteuse nuanceDes travers de la mode et de la circonstance; [12]Et tu ne savois point comme un petit collet 13)Hors de chez toi dîner pour surprendre un secret,Moins encore, en dormant, rêver des caractères, |
220 | Esquisser au réveil des murs imaginaires,Peindre des Céladons que tu n'avois point vus,De Bièvre dans un cercle exhalant des rébus, 14)Admirer des Cotins la science profondeEt prendre tout boudoir pour le centre du monde.
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225 | Mais tu le connus bien dans sa simplicitéL'homme de la nature et de la vérité;Tu le pris sur le fait, et ta muse folâtreA su du carrefour le traduire au théâtre.
Jocrisse eut des succès, Janot le surpassa; |
230 | Tu ne le puisas point dans monsieur Conaxa.Tu ne fus point jésuite, encor moins jansénite:Les filles d'Audinot te suivoient à la piste: 15)Tu les recevois bien, leur donnois à dîner.Ne parlons pas du reste … On doit le deviner.
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235 | Mais voilà que Janot vient avec sa lanterne 16)Nous distraire un beau jour du comique moderne.Onc ne fut engoûment pareil à celui-là;Paris durant six mois de Janot raffola:Dérogeant cette fois à la coutume antique, |
240 | La cour, atteinte aussi d'un rire épidémique,Pour régime adopta la naïve gaîté,Et chez l'heureux Janot vint chercher la santé.On ne concevait point qu'un pareil badinagePût d'un scribe sans nom être l'ignoble ouvrage; |
245 | Et le Mentor royal, monsieur de Maurepas, 17)Qu'on en crut l'inventeur, ne s'en défendit pas.
Janot devint célèbre et d'une voix amieOn cria: Que Janot soit de l'académie. [13]Il n'en fut point, hélas! et pour toi c'est tant mieux. |
250 | Qu'est-il dans l'univers qui soit plus ennuyeux?Piron nous l'avoit dit, et tu me le rappelles:On n'y voit que des saints sifflés dans leurs chapelles.Janot alla plus loin que ce monde savantQui montre son esprit derrière un paravent; |
255 | Car deux fois en un jour l'allaient voir les ministresPour se débarbouiller de leurs rêves sinistres.Le ciseau du sculpteur multiplia ses traits:Partout dans les salons, aux marchés, sur les quais,Le peintre ingénieux étala son image |
260 | Qui d'aise fait encor tressaillir le jeune âge.Si qu'en voyant Brunet *) qui contrefait le sot,L'enfant dit à sa mère: il ressemble à Janot.
D'autres titres encore honorant ta mémoireT'ont mis près de Thespis au temple de la Gloire. |
265 | Je ne nombrerai point tes drames peu moraux;On les trouvoit charmant quand ils étoient nouveaux.Au siècle où nous vivons aisément tout s'oublie;Chez nous tout est caprice, ou mode, où fantaisie.Monsieur Châteaubriant un moment a brillé: |
270 | Mais tout Paris s'en mocque, et duement étrillé,Pour avoir à Chénier refusé son suffrage, 18)De sa Jérusalem il poursuit le voyage.Monsieur Châteaubriant a pourtant des vertus;Il fait des vers en prose aussi bien qu'Ennius. 19) |
275 | De la religion il est le digne apôtre,Mais un fou chasse un fou comme un clou chasse l'autre.Ce qui charme aujourd'hui demain excédera:Il nous faut tous les soirs un nouvel opéra. [14]Tu n'es plus jeune, hélas! puisque l'aveugle Parque |
280 | T'a fait fait passer le Styx dans son affreuse barque;Et tes vieux spectateurs trouvent bon de rougirD'avoir eu par Janot quelque peu de plaisir.Moi, je rougis pour eux de leur ingratitude:Ce vice est à Paris le péché d'habitude: |
285 | Mais il faut, qu'on soit maître ou qu'on soit écolier,Convenir de sa dette et surtout la payer.
Il est quelques auteurs qu'on vante et qu'on révère,Qui t'ont fait des emprunts qu'on ne soupçonne guère.Plus d'un fit sa récolte au champ par toi semé. |
290 | De Christophe le Rond, l'Optimiste a germé. 20)Colin n'en a rien dit, c'est par inadvertance,Et ce petit larcin ne vaut pas qu'on y pense.
On a beaucoup d'esprit, de mémoire aujourd'hui; 21)On retravaille encore aux ouvrages d'autrui: |
295 | Ce qui fut autrefois un tort impardonnableN'est plus qu'un acte simple et n'a rien de blâmable;Ainsi Monsieur Etienne innocemment volaL'écrit ressuscité d'un fils de Loyola.Il a tué son homme, il est absous du crime. |
300 | Colin a fait un meurtre encor plus légitime.Colin est sans reproche, et Christophe en oubliAvec feu Conaxa demeure enseveli.Tu n'en iras pas moins chez la race future,Elève de Piron, enfant de la nature. |
305 | Repose, Dorvigni, sur cet espoir sacré.Qui fait rire son siècle en doit être Honoré. **)On l'a dit avant moi, mais il faut le redire.Or, le ministre anglais n'a pas le mot pour rire. 22)
Tu me diras peut-être avec sévérité: |
310 | Devançons les arrêts de la postérité.– Croire vivre après soi n'est qu'une maladie. [15]
A propos, sais-tu bien que dans l'AcadémieJ'ai voulu concourir pour les prix décennaux;Que sifflé par messieurs les pachas des journaux, |
315 | Ils ont fait sur mes vers pleuvoir le ridicule:Ils ont fait leur métier, je ne suis point Hercule.Et pourquoi d'Apollon rechercher la faveur?On siffle un bel esprit et jamais un buveur:Jamais il n'est inscrit sur de fatales listes.
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320 | Eh bien! nobles ailleurs, sublimes journalistes,Vous qui datez d'hier votre célébrité,Salomon l'avoit dit: Tout n'est que vanité.Au Théâtre Français enfantant des merveilles,Vous croyez surpasser Molière et les Corneilles, |
325 | Et le pauvre Janot l'emporta sur vous tous;Il eut de vrais talens et ne fut point jaloux.
FIN.
―――――――― *) Brunet est un acteur charmant du théâtre des Variétés, chaque fois qu'il joue, il fait courir tout Paris, mais qu'il ne s'avise point de faire des pièces de théâtre; car, après sa mort, les journalistes le traiteraient aussi mal qu'ils ont traité Dorvigni. **) Vers de Dorat. |