Guillaume Marcoureau, dit Brécourt
1638 -1685
L'Ombre de Molière
Paris, 1674
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[III] |
A SON ALTESSESERENISSIMEMONSEIGNEURLE DUCD'ENGHIEN.
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MONSEIGNEUR,
Voicy l'ombre de Moliere; c'est une Comédie dont le bonheur sera parfait, [IV] si V. A. S. l'honore du moindre coup d' il. Sans l'autorité que me donne un long usage, je ne hazarderois pas de mettre vostre Illustre Nom à la Teste d'un Livre, lors qu'il va si glorieusement éclater à la Teste des Armées. Alexandre mettoit Homere sous son chevet; Scipion & Lélie honorerent Térence de leur estime: mais sans le secours de ces Exemples, il suffit de celuy de V. A. S. pour justifier que les Armes & les lettres n'ont rien d'incompatible, & que [V] le Cabinet & le Camp peuvent estre Amis. Souffrez donc, Monseigneur, que les Oeuvres de Moliere tiennent quelque rang dans vostre Bibliotheque, & que ma Comédie soit une espece de Table pour les siennes.
De V. A. S.
MONSEIGNEUR,
Le tres-humble &tres-obeïssant Serviteur,BRECOURT |