BIBLIOTHECA AUGUSTANA

 

Hieronymus Cardanus

1501 - 1576

 

Hieronymi Cardani

de propria vita liber

 

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Remarques à propos de l'établissement texte

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Manuscrits et Éditions

 

Les manuscrits

 

Le manuscrit original du De propria uita, parvenu aux mains de Gabriel Naudé, bibliothécaire de Mazarin, en 1632, est désormais introuvable.

Une copie du XVIIe siècle est conservée à la Bibliothèque Ambrosienne de Milan: Hieronymi Cardani Mediolanen(sis) Ciuisq(ue) Bonon(iensis) De propria uita liber unus – 124 ff., 22 x 29,5 cm. cote: I.218 inf). Elle est représentée ici par le sigle M.

 

Les éditions

 

La première édition est celle de Naudé, à Paris (De propria uita liber, Parisiis, apud Iacobum Villery, 1643) (N).

L'édition suivante est celle de Spon, à Lyon, en 1663. LeDe propria uita se trouve à la tête desOpera omnia. C'est la plus répandue (S).

La traduction de J. Dayre: Jérôme Cardan,Ma vie, Librairie ancienne Honoré Champion, Paris, 1936 (D), est la dernière édition française qui comporte le texte latin.

Ces deux dernières éditions, comme le texte présenté ici, ont pour base le texte de Naudé. Dans l'ensemble, celui-ci est meilleur que le texte de la copie de Milan. Le copiste semble avoir été souvent dérouté par le style et l'écriture de Cardan, aussi trouve-t-on dans ce texte bien des lacunes et des non-sens.

Naudé, grand admirateur de Cardan, semble avoir respecté son désir de voir ses oeuvres corrigées par quelqu'un de respectueux de sa pensée, et publiées («La quatrième [clause de mon testament est] que mes ouvrages soient corrigés et édités, afn de présenter pour l'humanité une utilité conforme à l'esprit dans lequel ils ont été conçus», chap. XXXVI), «j'exhorte à corriger [mes ouvrages] selon la règle donnée par Auguste», chap. XLVI). Il a supprimé les phrases incomplètes ou incohérentes. Pour les références données en marge, il les a soit insérées dans le texte, soit éliminées.

Les divergences entre le texte présenté par Naudé et la copie de Milan, données ici en note, permettront de se faire une idée des corrections apportées par le premier éditeur du De propria uita.

La ponctuation de Naudé et de Spon est assez capricieuse, moins cependant que celle de la copie de Milan. Les différences de ponctuation sont rapportées seulement dans la mesure où cela pose un problème d'interprétation, change le sens, ou plutôt, quand la copie de Milan, du coup, n'a plus de sens.

Le texte donné par Spon étant une copie de celui de Naudé, les divergences entre ces deux éditions sont relativement rares, et sont des erreurs de Spon. Elles ne sont guère signalées ici qu'à titre de curiosité, cette édition étant la plus courante.

Le texte donné par Dayre s'inspire également de celui de Naudé, mais il est moins fdèle. Quelques différences sont dues au fait qu'il corrige des erreurs de Naudé (ce qui explique que l'on se réfère parfois à cette édition ici), ou lui préfère, sans toujours le signaler, le texte de la copie de Milan. Mais la plupart d'entre elles sont des coquilles.

 

Quelques corrections apportées aux texte

 

Le texte du De propria uita donné par Naudé ne présente pas une «orthographe classique» des mots latins. Quelques corrections ont été faites, d'autres formes ont été gardées.

 

I   formes conservées

A   son é

1) inversion de e avec les diphtongues ae et oe

a) e pour ae

secula, pene

b) ae pour e

haeredibus, haereditariam, inaedia, laeuia (pour leuia)

(confusion leuis/leuis)

c) oe pour e

foemina, coena, coelum, coepa, infoelix

2) inversion des diphtongues oe et ae

a) ae pour oe

praelia (pour proelia)

b) oe pour ae

poenituit, poenitentia, poenitere

(sauf dans «in Phoedone» (pour Phaedone))

B   s pour x

mistus, etc.

II   formes corrigées:

A   qu pour c

sequutus, etc. pour secutus, etc.

B   inversion de c et t

1) t pour c

nuntius, delitiarum, pernitiosus, inditio, conductitios, Fabritius

2) c pour t

ocii (pour otii), preciosioribus, negocio, meretricius, mundicies

C   redoublement de consonnes

1) consonnes non redoublées dans le texte de Naudé

litera, literario, etc., solicitudo, Alobrogum

2) consonnes redoublées dans le texte de Naudé

mammilla

D   y pour i

syncerus; sydera, auripygmento, hyeme,

lachrymam (lachrymas, lachrymae)

E   ch pour c

charo, etc. pour caro

F   o pour u

detonsos pour detunsos, etc.

G   n pour m

circundans, etc

 

Le texte du De propria uita donné par la copie de Milan, quant à lui, comporte beaucoup d'italianismes: i pour y (Silla,Gimnasii,timpanum); gi pour i (giudicium); omission du h: (Eluetios pour Heluetios); Accademiae pour Academiae; Alessandri pour Alexandri, osseruaui pour obseruaui. M. écrit toujours Borromeus (et non Bonromeus).

 

Il écrit en un mot là où l'on en attendrait deux: obid est toujours écrit en un mot; ou l'inverse: non ne.