Roger d'Apulie (Rogerius de Apulia)
(1201/05 - 1266)
L'auteur:
Roger naquit en Apulie, entre 1201 et 1205 dans les Pouilles, dans un endroit appelé maintenant Torre Maggiore. Il fit des études de droit à Bologne, obtenant le niveau de magister.
En 1231, il devint probablement aumônier au service de Giacomo di Pecoraro, en septembre de cette même année l'évêque de Palestrina fut nommé cardinal.
En 1232, comme adjoint du cardinal, il alla pour la première fois en Hongrie, où il devint rapidement aumônier, et plus tard chanoine de Varadin, aujourd'hui ville roumaine d'Oradea, où un quartier de la ville porte son nom (Rogerius).
En 1241, Roger échappa aux Mongols en se cachant dans les bois.
Durant la seconde moitié de 1242, il réussit à s'échapper et, comme Oradea avait été entièrement détruite, il retourna en Italie, probablement chez le cardinal Giacomo di Pecoraro.
En 1243 il reçut la dignité d'archidiacre à Sopron.
Le Carmen miserabile fut envoyé et dédié au cardinal di Pecoraro en 1244.
Le pape Innocent IV se rendit pour un concile à Lyon à la fin de 1244. L'un des principaux points étant la cruauté des Mongols en Hongrie, Roger fut invité à parler. Il restera l'aumônier du cardinal Jean de Toledo (de langue maternelle anglaise) jusqu'au début de 1249.
Cette même année, le pape, le nomma archevêque de Split, au détriment de Jean de Skradin. Roger passera les seize dernières années de sa vie à Split (1250-1266) où il mourra en 1266, « le dix-huitième jour avant les calendes de mai, » comme l'indique l'archidiacre Thomas dans son ouvrage, Histoire des évêques de Salone et de Split. Il voulut être enterré à côté de Crescentius, qui avait été pontife de Split au XIe siècle. Une inscription en vers est gravée sur son tombeau:
Presulibus geminis presens catagea dicatur
Nam tibi Crescenti Rogerius assotiatur.
A. D. MCCLXVI. M. Apl. die XIIII. intrante.
Le récit :
Le Carmen Miserabile reflète l'invasion de la Hongrie par les Mongols de 1241 à 1242. Le pays fut dévasté et on estime que la population fut réduite de 20 à 40% (meurtres, maladies, ...). Avant la Hongrie, les Mongols avaient dévasté la Russie et la Pologne.
Roger fut un témoin oculaire et une victime de certains événements ; sa narration est vivante malgré les horreurs vécues. « C'est un des meilleurs tableaux que je connaisse des circonstances qui accompagnent une invasion de Barbares », dit Gibbon dans son Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain.
Les Mongols reçurent, en 1242, un courrier du fond de la Tartarie portant la nouvelle de la mort d'Ogodaï, grand Khan, survenue le 11 décembre 1241. Les princes du sang repartirent pour l'élection du nouveau grand Khan.
Marc Szwajcer